Kritik

Pay-TV « Spicy No.11 »

Quelques fleurs de trottoir enracinées depuis longtemps dans ses pavés, des clubs humant bon la fumée froide et l' Astra Bier, des enseignes lumineuses glauques profilant quelques paires de loches dans le brouillard, la Reeperbahn, avenue ancrée dans le célèbre quartier portuaire de St. Pauli à Hamburg reste, pour les amateurs de rock, l'un des symboles du genre. Ce ne sont pas les quatre magiciens de Liverpool qui diront le contraire! C'est dans l'un de ces multiples clubs qu'un jeune trio composé de deux Américains et d'un Germain balancent à une non moins jeune foule admiratrice bardée de numériques et parfois proche de l'hystérie quelques titres des années 50 et 60. Il faut admettre que leur spectacle est remarquablement ficelé et leur attitude Beach Boys en fait frémir plus d'une! Ce combo, The Rockhousebrothers, pourrait aussi être appelé Double face car c'est en se produisant sous ce pseudonyme que Pay-Tv finance ses propres albums!
Spicy No.11, leur premier opus, dégage dès les premiers accords des harmonies parfumées au rock-folk américain. "Have you seen this man" propose d'entrée un son et une rythmique coutumiers des Counting Crows et agrémente son auditeur d'une légère morale qui se trouvera être piquante pour celui qui se reconnaîtra. Suivent ensuite "Out there", langoureuse et superbe composition prête à plonger les plus romantiques dans un tourbillon de mélancolie, et "Caught me on Bad Day", chanson plus sombre et désespérée. C'est ensuite au tour de "Now and again (I really love her)" de décrocher ses flèches aiguisées sur le tombeau de quelques amours perdues. Heureusement la fée clochette apparaît et "Feeling stupied", petite histoire country et loufoque entre humains, nous remonte le moral.
La deuxième partie de la palette maintient sa vitesse de croisière et fournit quelques titres accrocheurs tels "Safety Line" ou la punky "Monkey Boy". C'est toutefois "Biosphere 2", chanson planante et d'une douceur infinie, qui affirme définitivement le talent de trois musiciens dont le piment essentiel reste son melting-pot musical américain et européen. L'album porte bien son nom!

Quelle: www.frequencerock.com